Permis pas cher : toutes les solutions pour financer la formation en auto-école


Face à un permis de conduire dont le coût moyen équivaut à plus d’un salaire au SMIC (en réussissant l’examen du premier coup), et à l’heure de conduite dont le prix moyen tourne autour de 35 € en province et de 45 € en région parisienne voir 51,40 € pour Paris, des solutions existent heureusement pour alléger la facture ou tout du moins faciliter l’accès à l’examen.


Parmi ces solutions plus ou moins connues, il y en a certainement au moins une qui peut vous être utile, et à laquelle vous n'auriez pas pensé. Ne vous reste plus qu'à piocher dans la liste la ou les solutions dont vous pouvez bénéficier.

Le permis à 1 euro par jour

Ouvert aux jeunes entre 16 et 25 ans, ce dispositif du permis à un euro par jour est un prêt à taux zéro dont le coût est avancé par un établissement prêteur partenaire, et dont les intérêts sont pris en charge par l’État. Le candidat s’engage à rembourser le crédit à hauteur de 30 € par mois pour une formation pouvant aller jusqu’à 1 200 €.

Attention : tous les établissements de conduite n’acceptent pas ce mode de financement, de même que les établissements prêteurs. Renseignez-vous auprès de votre préfecture pour obtenir la liste des auto-écoles et établissements prêteurs (banque, établissement de crédit, société d’assurance…) partenaires de l’opération.

Pour que le prêt soit accepté, il faut remplir certaines conditions comme justifier de revenus suffisants pour rembourser le crédit ou avancer des garanties de remboursement (caution ou participation d'un parent comme co-emprunteurs). Toutefois, dans le cadre de la réforme du permis de conduire de 2010, l’accès au permis à 1 euro a été assoupli : un jeune ne pouvant présenter de caution peut bénéficier d’une caution publique s’il est inscrit dans une démarche de formation ou de recherche d’emploi.

Bon à savoir : ce prêt peut aussi bénéficier aux candidats à l’apprentissage anticipé de la conduite ou au permis moto, et peut être cumulable avec d’éventuelles aides de financement des collectivités locales.

L’aide de Pôle Emploi pour le permis de conduire

Cette aide s’adresse aux demandeurs d’emploi âgés d’au moins 18 ans inscrits depuis au moins six mois sans interruption sur la liste des demandeurs d’emploi sauf dérogation particulière. Lesdits demandeurs d’emploi doivent appartenir aux catégories éligibles pour bénéficier de l’aide.

D’autre part, les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) sont également concernés, cette fois quelle que soit leur catégorie ou la durée depuis laquelle ils sont inscrits sur la liste des demandeurs d’emploi.

Enfin, une des conditions d’attribution de l’aide, et non des moindres… Il faut que le conseiller Pôle emploi constate au choix : que l’emploi recherché nécessite d’avoir le permis de conduire, et/ou que la zone de recherche d'emploi n'est pas ou mal desservie par les transports en commun. La demande d’aide doit être réalisée avant toute inscription à l’auto-école et doit comporter le devis de celle-ci.

Selon le cas si acceptation, Pôle emploi prend en charge les frais d’apprentissage du permis en partie ou en totalité jusqu’à 1 200 € maximum et verse l’aide en trois fois à l’école de conduite.
En revanche, cette aide ne peut être cumulée avec une autre aide au permis.

La bourse au permis de conduire

Réservée aux jeunes de 18 à 25 ans qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour financer leur formation, la bourse au permis de conduire fonctionne sur le principe du donnant donnant. La municipalité finance une partie de la formation du candidat, qui, de son côté, s’engage en contrepartie à effectuer une activité d’intérêt général de quarante à cinquante heures dans une association caritative ou autre.

Actuellement mise en place dans plus de 80 communes ou communautés de communes, la bourse au permis de conduire est, de surcroît, cumulable avec le dispositif du permis à 1 euro par jour. Attention cette possibilité est parfois limitée annuellement à certain nombre et pas toujours reconduite d'une année sur l'autre.

Les aides des collectivités locales

Suppression de la taxe sur le permis de conduire, opérations d’aides financières diverses… Renseignez-vous sur les aides proposées par votre Conseil général. Pour avoir une première idée des aides proposées par région et par département, rendez-vous sur nos sujets publiés et régulièrement mis à jour.

L’AAC ou la conduite supervisée

Même si l’apprentissage anticipé de la conduite et la conduite supervisée possèdent à première vue des tarifs similaires demandés par l’auto-école par rapport à une inscription traditionnelle, les taux de réussite, supérieurs à la moyenne, sont gages de plus grande réussite et souvent… de moins de leçons à prendre à la clé.
Par ailleurs, les économies se ressentent a posteriori sur le coût de l’assurance dont les surprimes jeune conducteur sont réduites et dans certains cas supprimées.
Important également : ces deux formations sont reconnues plus sûres par les sociétés d’assurance qui estiment que les risques d’accident sont moins importants…et moins coûteux pour le conducteur à l’avenir.

Les centres de formation de moniteurs d’auto-école

Les centres qui préparent les futurs moniteurs de conduite ont, selon les périodes, besoin d’«élèves-test» pour s’entraîner à enseigner la conduite. Et, bonne nouvelle : ces cours sont gratuits. Des cours de Code aussi bien que des cours de conduite sont dispensés.
Compte tenu de la période des examens des moniteurs en formation pour obtenir le Brevet pour l’Exercice de la Profession d’Enseignant de la Conduite Automobile et de la Sécurité Routière (BEPECASER) qui commence au mois de mai, il est judicieux de s’inscrire auprès de ces centres aux mois de février ou mars.

La liste regroupant les centres de formation de moniteurs d’école de conduite par département et leurs coordonnées, est disponible ici.

La location d’un véhicule à double commande

Cette solution est idéale en complément d’un premier apprentissage en auto-école, même si elle peut être utilisée sans être passé par la case auto-école (en candidat libre).
Certaines sociétés proposent même la réservation de leurs véhicules sur leur site Internet.

Relativement moins chères que les cours de conduite en auto-école, ces agences de location disposent de véhicules à double commande homologués et proposent des formules généralement avantageuses à l’heure ou au forfait comprenant l’assurance et l’essence. Attention cependant, l’accompagnateur doit, en plus d’être détenteur de son permis depuis cinq ans sans interruption, avoir suivi une formation de quatre heures payante en auto-école, dans une association d'insertion ou de réinsertion sociale ou professionnelle agréés, ou dans un centre agréé de formation des candidats à l’enseignement de la conduite. Pour limiter les coûts, reste à essayer de trouver un accompagnateur déjà titulaire de cette formation.
Un dernier conseil : restez attentif au montant de la franchise mentionné sur le contrat de location à payer en cas d’accident.

Attention !
À l’heure actuelle, les moniteurs « indépendants » ne peuvent pas faire bénéficier de cours de conduite à titre onéreux (donc payants) à des particuliers, car ils n’ont pas l’agrément préfectoral. Ces moniteurs peuvent uniquement proposer leurs services rétribués à des auto-écoles agréées. S’ils s’adressent à des particuliers, ils doivent le faire à titre gracieux. En louant leurs services, vous prenez le risque, vous et votre moniteur de vous faire intercepter par le groupe de la division de prévention et de répression de la délinquance routière. En tant qu’élève, vous risquez d’être poursuivi pour conduite sans permis et encourir une peine d'un an d'emprisonnement et 15 000 € d'amende.


Nina Belile est l'auteure de ce sujet, ainsi que du livre Permis de galérer.

Le passage du permis B (auto), elle le connaît mieux que quiconque pour l'avoir obtenu en 2011 à l'âge de 30 ans, après un très long chemin semé d’embûches en tous genres.

Dix moniteurs différents, pas moins 118 heures de conduite, 6 000 € et la réussite en tant que candidat libre, au total son permis de conduire lui est revenu en termes de temps au passage d'un BTS (2 ans).

Si elle dénonce les failles du système d'apprentissage de la conduite en France dans son ouvrage, Nina Belile a également la volonté de faire partager sa longue expérience et ses conseils aux autres candidats dans les colonnes de Permis Pratique comme journaliste.


Retrouvez aussi Nina Belile sur le site web dédié à son livre : Permis de galérer

Jeudi 1 Février 2018


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